Apocalypse miaou (larcin numérique)
Internet et les réseaux sociaux ont accéléré et étendu la diffusion et le partage d’images destinées à choquer, amuser, impressionner, promouvoir, interroger, déranger, attendrir… faire du buzz si possible.
Collectionneurs acharnés, nous passons nous mêmes des heures à vagabonder derrière nose écrans à enregistrer et capturer les images, les vidéos ou les gifs que l’ on aime -du glitch au bug en passant par le nerd. Une fois l’image uploadée, la notion de © se dissout dans l’espace numérique, elle peut être reprise, modifiée, détournée à volonté -jusqu’à parfois devenir un meme. Les réseaux internet constituent une communauté collaborative de fait et tout ce qui s’y trouve de la matière première. Les auteurs sont souvent inconnus et en réalité, ça n’a pas d’importance.
Nous exploitons et remodelons ces milliers d’inspirations issues de ces moments d’égarement numériques pour créer notre propre univers.
Il ne s’agit ni de citation ni d’usurpation. Nous nous approprions les outils qui prolifèrent et qui permettent d’exploiter et de remodeler ces montagnes de matière première dans un larcin artistique. On y retrouve l’idée de la culture de l’emprunt, de la façon dont les réseaux sociaux redéfinissent de fond en comble le concept d’appropriation, d’imagesdans une pop culture en mouvement permanent.
La satisfaction du créateur originel réside désormais dans le partage et le like issus de cette nouvelle exposition virtuelle virale, sans crise de paternité. C’est là que la question du support se pose : le journal quotidien devient un fil d’actu sans cesse MAJ sur papier peint, un wall paper, une capture d’écran géante postérisée ou animée (vidéoprojection). Nos oeuvres nées du pixel et du www viennent habiller des espaces IRL.
buzz: signe extérieur de réussite évalué en nombre de vues
upload: trajet ascendant terminal-serveur
©: Copyright
meme: titre suprême de réussite, reconnaissance internationale.
MAJ: Mise à jour
IRL: In real life